jeudi 11 décembre 2008

Burn after watching ?


La semaine dernière, Burn after reading, la dernière production des frères Coen.
La première chose que je dois dire, c'est que j'ai ri... Beaucoup même. Et bien, d'un bon rire, provoqué par du vrai comique de situation ou de jeu. Et ça faisait longtemps que je n'avais pas tant ri, bien ri devant un film.
Burn after reading, c'est avant tout l'histoire de cinq paumés, des losers. Ils sont petits, ont des vies petites, sont enlaidis par leurs petites obsessions (chirurgie esthétique, sport, sexe, alcool...). Ils mentent, volent, font du chantage, tuent.
Ce "pitch" de départ est servi par une bande d'acteurs extraordinaires. On a beaucoup glosé sur le contre-emploi qui est fait de George Clooney et de Brad Pitt, mais ce n'est pas ça qui compte. Ce qui compte est leur talent. Ils ont su (et ils ont du beaucoup s'amuser en le faisant) rentrer complètement dans leurs rôles respectifs. Brad Pitt fait jeune et franchement con, Clooney fait ringard et lâche... Et la preuve de leur talent, c'est qu'ils ne sont pas attachants : même si on reconnaît Clooney, on ne l'estime pas, on ne l'apprécie pas, malgré qu'on en soit fan, et il en va de même avec les autres. Et quand il leur arrive quelque chose, on ne s'émeut pas.
Le talent des acteurs est donc un des grands atouts du film. Mais les frères Coen ne se sont pas contentés de réunir les meilleurs acteurs de leur carnet d'adresse. Par l'absurde, par le ridicule, ils ont su montrer les effets de la bêtise, de l'étroitesse d'esprit et de la peur sur des gens normaux. La normalité et l'anormalité sont d'ailleurs des sujets fondamentaux ici. Le film est un engrenage fou, une suite loufoque de rebondissements qui vont amener au drame.
Pas de beauté ici, pas de nobles sentiments, le sexe et l'intérêt guident tout et tous.
Une certaine cruauté donc, on rit de la bassesse des personnages, mais finalement, les frères Coen nous montrent là l'humanité dans toute sa (triste ?) réalité.

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