jeudi 11 février 2010

Juste pour le plaisir...

A Lyon, à l'expo du musée des Beaux-Arts sur les Modernes, coup de foudre pour un Manessier.
La photo est mauvaise mais je ne résiste pas...

Alfred Manessier, Angelus Domini nuntiavit Mariae, 1946, musée des Beaux-Arts, Lyon

Qui est grand ?


Il y a quelques temps, double expérience à Pompidou.

D'abord, Soulages.
Et juste après, la collection permanente féminine du musée.

Questions de taille et de temps aujourd'hui.

Soulages, c'est quelque chose. Dès 1947, une émotion, une force, une présence. Quelque chose de puissant. Les premiers papiers au brou de noix : un signe, une marque.

Puis la présence prend son envol, sûre de sa voie.
Pas de mysticisme ou de religieux chez Soulages, mais il y a définitivement quelque chose de spirituel, et la matérialité de la peinture, du noir si beau, nous mène loin loin dans l'immatérialité. Comme dans une autre dimension de l'art.

Pierre Soulages, Peinture 18 juin 1971.

La phase suivante, de travail du noir complet et de sa matière, même si plus aride, a elle aussi une grande profondeur. Appel à la contemplation de soi dans le noir et ses remous. Et il le dit lui-même : " Je ne demande rien au spectateur, je lui propose une peinture : il en est le libre et nécessaire interprète".

Pierre Soulages, Peinture, 2009.

Supériorité du "grand".
Soulages va rester. Même malgré les modes, les cycles de goût, il va rester. Il a touché à quelque chose d'éternel.
Le temps a déjà fait son choix, et Soulages est toujours là, depuis les années 1940.

Mais qu'en sera-t-il des autres ?
Je parle ici des collections contemporaines autant féminines que masculines du centre Pompidou.
Qui restera ? Qui est un "grand" en herbe ?
Qui est le creuset de l'éternel du futur ?

En flânant dans les salles, je me heurte à un manque profond de "supériorité". Il n'est pas tant question ici de qualité, -elle est certaine chez pas mal d'artistes-, ni même de beauté -il paraît que ça ne compte plus aujourd'hui-...
Mais malgré les goûts de chacun, il m'a semblé que tout cela manquait profondément de vision.

En 1905, on hurle au scandale devant les couleurs violentes de Vlaminck, personne ne comprend, et il n'y a que quelques esprits visionnaires qui pressentent la modernité profonde de l'œuvre.
Sommes-nous pareils ? Aveuglés par ce qu'on sait, par ce qui s'est fait avant ?

Mais qui alors sera le Vollard ou le Durand-Ruel des années 2010 ?
Qui choisit ? Nous ? Les galeristes ? Les autres artistes ? Le temps ? La mode ?
La production et les supports sont devenus si immenses et nombreux, qu'il est difficile de voir ce qui est "avant-gardiste" et ce qui ne l'est pas.
Qu'est-ce qui est nouveau ? Et il ne faut pas me raconter que l'artiste qui a décidé de disposer des petits formes géométriques diverses en carton blanc par terre fait du révolutionnaire, ou même de l'original.

Tout cela me laisse j'avoue assez perplexe, malgré mes efforts pour m'intéresser à l'art contemporain.

Peut-être que ces notions d'originalité et d'avant-garde sont elles aussi obsolètes. Comme la beauté.
Et l'éphèmérité de nombreuses œuvres rend même la notion d'éternel complètement finie.
On ne sait plus vraiment ce qu'est l'art.

Ou alors peut-être que tous ces artistes ne sont qu'une étape qui fait avancer les choses vers la prochaine modernité révolutionnaire, encore à venir.
On serait alors sur le chemin, sur la voie de... la suite.

J'attends avec impatience les" grands" du XXIe siècle !

jeudi 4 février 2010

Paris je t'aime

Ce soir, en passant aux Tuileries, coup de foudre renouvelé...
Coucher de soleil orange et flamboyant sur Paris.
La Tour Eiffel se colore d'un doux rose.
Orsay disparait dans la lumière fulgurante du soleil couchant d'hiver.
Les fenêtres de la rue de Rivoli s'illuminent, elles scintillent en reflétant cet incendie. Le Louvre devient rouge.
De l'autre côté, le ciel est bleu, doucement irisé de quelques moutons blancs...
Arrêt sur image.
Émotion.

Je crois que tous les jours j'aime Paris. De plus en plus.
Sous la pluie, sous le vent, sous la neige, sous le soleil...
Chaque passage à Montmartre me le montre différent. Admiration inépuisable.

Il y a quelque chose. Comme une magie. Plutôt même un ensorcellement.

Paris n'en finit pas de se faire aimer.

Vais-je un jour être lassée de Paris ?
Je pense que non. Maintenant, Paris et moi, c'est pour la vie...