mardi 28 avril 2009

Havre de paix : le musée Delacroix

Si un jour vous vous trouvez par hasard (ou pas) sur la jolie place Furstenberg, derrière l'église Saint Germain des Prés, entrez au n°6 !
Vous passerez sous un vieux porche, puis vous vous trouverez dans une mignonne cour pavée. Sur la droite, une porte donne sur un escalier : montez ! Il vous mène au joli petit Musée Delacroix.
Découvrez alors la maison où l'artiste a passé une grande partie de sa vie et de sa création, et où il est mort.
Déambulez dans de jolies pièces décorées de meubles Premier Empire, et prenez plaisir à regarder les toiles des peintres anglais qui ont marqué la route artistique de Delacroix.
Et surtout surtout, ouvrez la porte qui mène sur le jardin et sur l'atelier qu'il s'était fait construire pour peindre tranquille. Si vous y allez un jour de joli temps, en descendant vers l'atelier, vous sentirez le lourd parfum des glycines en fleurs...
L'atelier est beau, le rêve de tout artiste. Lumière, espace, inspiration. De jolis dessins du peintre sont exposés, et d'autres peintures montrent qui l'a influencé.
Le jardin est un petit morceau de romantisme suranné, en plein coeur de Paris. Asseyez-vous sous les arbres, et écoutez le calme...
Voir du beau en découvrant les coins secrets de Paris, voilà le programme de l'été !
Je vous raconte bientôt mes autres "découvertes"...

Guimard dans Chéri !

Avis à tous les amateurs de Guimard, et à ceux qui étaient venus à la visite sur Guimard dans le 16e arrondissement !!
Le dernier film de Stephen Frears, tiré de l'oeuvre de Colette, Chéri, met en scène le monde des courtisanes au début du XXe siècle.
Léa, maîtresse du fameux Chéri, de beaucoup son cadet, est jouée par la toujours trés belle Michelle Pfeiffer.
Et elle vit.... dans l'hôtel Mezzara ! Celui-là même que nous avons vu, 60 rue de la Fontaine et qui a été construit en 1910 pour un industriel du textile, qui lui donne son nom.
Aucune réalité historique donc dans le fait qu'une courtisane ait habité l'hôtel de Guimard, mais il n'en reste pas moins qu'on voit dans le film toutes les beautés de l'intérieur de l'hôtel, qui sont si rarement visibles... Voir des robes 1900 absolument sublimes dans un décor tout aussi sublime de Guimard, ça fait soupirer d'envie...
Alors, rien que pour le plaisir des yeux, courez voir Chéri, qui par ailleurs est un joli film, et une trés belle histoire d'amour.
Amour et Art Nouveau, que demander de plus ??

lundi 27 avril 2009

L'étrange monde de William Blake...

En ce moment, au Petit Palais, très belle exposition sur l'artiste anglais William Blake.
Expo de taille raisonnable et à la muséographie sobre et agréable.
Tout y est fait pour nous faire pénétrer dans le monde de Blake, un monde hanté de flammes, de ciels surnaturels et de personnages fabuleux ou terrifiants...
William était un poète autant qu'un peintre, et on croise de nombreuses citations (en anglais ! du bonheur...) de son œuvre pendant la visite. Et on comprend bien que toutes les gravures qui constituent l'exposition sont intimement liées à cette poésie élégiaque et singulière.
Personnellement, j'ai toujours trouvé difficile d'apprécier les corps torturés de Blake, mais il existe une intensité dans son œuvre, une puissance qui empêche parfois de quitter une gravure des yeux...
Le titre de l'exposition, qui qualifie le peintre de "visionnaire", est tout à fait juste, et la modernité de son imagination n'est dépassée que par la virtuosité et le lyrisme de son pinceau.

dimanche 5 avril 2009

Du pop au Palais

Edith Scull 36 times, Andy Warhol, 1963, Fondation Warhol

La semaine dernière, je profite de ma carte du Louvre qui est mon sésame à moi pour aller voir "Le grand monde d'Andy Warhol" au Grand Palais. Attention, on ne comprend le jeu de mots du titre qu'une fois dans l'expo : ce ne sont que des portraits, et de grandes personnalités... Alors ceux qui n'aiment que les soupes Campbells, s'abstenir !!
Les autres, un conseil : allez faire un tour.
Je ne suis pas une fan de Warhol, j'ai toujours trouvé ça divertissant, mais franchement limité comme expression artistique et au niveau du sens.
Mais là j'avoue qu'en sortant, j'étais un peu déstabilisée (un bon point pour l'expo !). Je ne sais pas quoi penser de cette série de portraits. Ils commencent en 1962 avec la série Marilyn, si connue. Puis Warhol continue, il a trouvé une technique, la sérigraphie, qu'il exploite longtemps et avec grand succès. C'est le nouveau portrait officiel à la mode. L'expo classe les portraits en différents types : les stars, les princes et princesses, les artistes, les grands hommes, les hommes riches...
On pourrait vraiment penser qu'ils se ressemblent tous, ces portraits. Mais non. Bien sûr leurs couleurs changent, mais les textures, les poses, les jeux divers sont des variations qui rendent vivant chacun d'eux... Et cette vie qui les caractérise est aussi un paradoxe.
Reste qu'au delà de ça, je n'ai pas compris, je n'ai pas réussi à saisir, à donner un sens à tout ça. J'ai bien pressenti qu'il y avait quelque chose derrière, de plus profond que des portraits de stars en rose et vert fluo, mais quoi ? Derrière le côté paillettes, qu'est-ce que Warhol a voulu dire ? Car malgré tout, ces portraits semblent cacher une angoisse sourde. Celle de l'artiste peut être, fasciné et horrifié à la fois par la mort, qui chercherait à l'éloigner en immortalisant en série ? Ou peut être est-ce celle d'une société tout entière qui cherche son sens, qui a perdu son chemin au milieu des changements fous qui la transforment ? Se raccrocher à un portrait pour ne pas disparaître dans une société de consommation qui écrase les individus... Et là réside le paradoxe avec l'apparence même de ces portraits : ils sont vivants, colorés, joyeux parfois. Mais il reste toujours une tension, un malaise presque morbide qui se dégage de cette galerie... Je ne peux pas aller plus loin, je cherche encore. Mais si j'y retourne et que je trouve le sens que je cherche, je vous le dis, promis !