lundi 14 décembre 2009

PAS CONTENTE !

Longue interruption depuis mon dernier post...
Cette année, je manquerai de temps pour écrire sur mon blog, et je m'en excuse.
Mais je reviens aujourd'hui !
Avec un billet d'humeur... comme mon titre l'indique.

Je suis allée voir dimanche dernier l'exposition du musée Marmottan intitulée "Fauves et expressionnistes dans la collection du musée Von der Heydt à Wuppertal".
Le principe est simple. Wuppertal est une ville qui bénéficia des dons abondants de la famille Von der Heydt, qui était très proche de nombreux artistes d'avant-garde du début du XXe siècle, comme ceux de "die Brücke", du "Blau Reiter", les fauves français, puis les expressionnistes allemands après la Première Guerre Mondiale.
Et le musée Marmottan expose une sélection de ces œuvres.

La sélection est belle. Quelques chefs-d’œuvre, selon mon humble avis, comme ce petit Kandinsky, les rues de Munich.

Kandinsky, Maisons à Munich, 1908, musée Von der Heyt, Wuppertal

August Macke, Paysage avec trois jeunes filles, 1911, musée Von der Heydt, Wuppertal.

Je ne mets ici que deux reproductions, mais de nombreux tableaux sont de très bonne qualité et illustrent bien, pour un connaisseur de la période, les influences, la modernité et les évolutions de ces artistes modernes.

Mais c'est bien là qu'est l'os, si je peux me permettre. En terme d'explications, on ne trouve que deux panneaux dans l'exposition : l'un expliquant l'histoire du musée Von der Heydt, et l'autre le thème de l'exposition. Je ne me rappelle pas la formulation précise, mais le principe de l'exposition est de montrer le fil qui relie les différents courants que j'ai cités plus haut. Bon. Cela me semble être un bon programme. Et effectivement, l'ensemble d'œuvres serait un terrain parfait pour montrer les différences et les influences entre groupes et artistes.

Mais une fois passés ces deux panneaux, plus rien. Le musée s'est contenté d'exposer les œuvres les unes après les autres, dans un ordre qui semble pouvoir être remis en cause, sans expliquer en aucune façon quelle est la différence entre "die Brücke" et le "Blau Reiter", ou quelles sont les origines du mouvement expressionniste.

Les œuvres se suivent, ne se ressemblent certes pas, mais un simple visiteur, non spécialiste du début du XXe siècle en Allemagne (je m'inclue dans cette définition) a beaucoup (trop) de mal à comprendre quoi est quoi, quoi vient d'où et pourquoi.

Ce qui est scandaleux. Depuis quand faire une exposition temporaire se réduit-il à un accrochage ? Où est la réflexion ? Où est la pédagogie ? Où est le guidage du néophyte parmi des œuvres certes belles mais tout de même déjà complexes ? Où est le propos ?

Si vous voulez comprendre, il vous faudra, en plus des 9 euros du ticket d'entrée, acheter pour 29 euros le catalogue, et là tout est expliqué. A nouveau une question : depuis quand faut-il acheter un catalogue pour comprendre une exposition ? Pour approfondir certes, mais pas pour comprendre...

Comme je l'ai dit dans mon titre, je ne suis pas contente. Et là, je me retiens, je ne rentre pas dans les détails. Je suis déçue. Car comme je l'ai dit, les œuvres sont belles, difficiles, riches de sens et de nouveauté. Il faut aller les voir, car elles ne seront pas visibles de sitôt en France après cette expo. Mais l'absence complète d'idée, de concept, m'a gâché mon plaisir.

Pour retrouver ma sérénité, je me tourne vers Kandinsky, Macke, et Erbslöh. Je respire, je me remplis de leurs couleurs puissantes, encore plus belles en vrai, et, doucement mais sûrement, je souris de plaisir.

Adolf Erbslöh, Jeune fille à la jupe rouge, 1910, musée Von der Heydt, Wuppertal

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