dimanche 19 octobre 2008

Polyphonies baltes et spirituelles

Mardi soir, concert avec un ami au temple de l'Oratoire du Louvre.
Titre qui met en haleine : Arvo Pärt et autres polyphonies baltes...
Je connais Pärt, mais le choeur enchaine des oeuvres religieuses de Duruflé, Darzins, Pelecis, Miskinis, Dubra, Zarins, Esenvalds, Vasks, Tormis.... Noms assez barbares dont je ne savais même pas l'existence.
Et surprise : le concert entier est pour nous deux un émerveillement complet, continu, trop court.... !
L'ensemble invité est le Choeur académique d'Etat Latvija, letton donc, dirigé par son chef, Maris Sirmais. J'ai été éberluée par la perfection de ce choeur, par la totale symbiose qui existe entre les 40 choristes et leur chef : chacun de ses plus infimes mouvements est compris et exprimé par tous... et la gamme de variations est immense, on passe du plus léger murmure à une puissance sonore qui emplit toute l'église !
A côté de cette interprétation, les oeuvres étaient époustouflantes aussi. La progression était chronologique, et on a avancé doucement dans la dissonance...
Le Pater Noster de Miskinis, dont la formule est clamée de plus en plus fort par les choristes, m'a donné des frissons. Une telle brutalité dans la ferveur.
L'oeuvre de Peteris Vasks, ("Le message d'un paridé"), est elle aussi incroyable : quatre des choristes sont sur une tribune, deux sopranos sont sur le devant de la scène, et ces deux groupes et le reste du choeur se répondent. Cet échange est d'une pureté et d'une modernité qui rendrait croyant le plus convaincu des athés...
Et la dernière oeuvre, "La Malédiction sur le fer" de Tormis, nous a plongé dans la perplexité puis l'enthousiasme : un tambour rythme le tout de façon assez brutale, le choeur répond de façon toujours plus dissonante à deux ténors qui ne font que murmurer des phrases, et les choristes bougent, tournent la tête tous en même temps, ou ondulent, ou se retournent. Le résultat est saisissant, d'une puissance et d'un primitivisme qui lui donnent son authenticité, sa vérité, sa ferveur...
Une découverte, à continuer !

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